Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/181

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jolie sérénade. Emilie étoit accoutumée aux mœurs des pays chauds, et ne fut point surprise de trouver monsieur et madame Quesnel sous leur portique, à deux heures après minuit.

Après les complimens d’usage, la compagnie se plaça sous le portique, et d’une salle voisine où étoit étalée une profusion de mets, de nombreux serviteurs apportèrent des rafraîchissemens. Quand le petit tumulte de l’arrivée fut appaisé, et qu’Emilie fut remise du trouble qu’elle avoit senti, elle fut frappée de la beauté singulière de ce lieu et des agrémens qu’il offroit pour se garantir des inconvéniens de cette saison. La rotonde étoit de marbre blanc. Sa coupole étoit découverte et soutenue par des colonnes de même matière. Les deux côtés qui faisoient face aux appartemens, donnoient sur de longs portiques, et laissoient voir d’immenses jardins qui bordoient la rivière. Une fontaine au milieu rafraîchissoit continuellement la température, et sembloit ajouter aux suaves parfums des orangers, tandis que les jets d’eau formoient en retombant le plus agréable murmure. Des lampes étrusques suspendues aux colonnes, répandoient une brillante lumière sur toutes les parties de ce péristile, et