Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/223

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que chose, je perdrai connoissance, cela est certain.

— Cela n’est pas possible, dit Emilie en souriant, et suivant le tournant du passage qui donnoit dans une autre galerie. Annette s’apperçut alors qu’elle avoit perdu son chemin, tandis qu’elle dissertoit avec tant d’éloquence sur les revenans et les lutins ; elle s’égara de plus en plus à travers d’autres corridors. Effrayée, à la fin, de leurs détours et de leur solitude, elle cria pour avoir du secours ; les domestiques étoient à l’autre bout du château, et ne pouvoient entendre sa voix. Emilie ouvrit la porte d’une chambre à gauche.

— N’allez pas là, mademoiselle, dit Annette, vous vous perdrez encore bien plus.

— Portez la lumière, dit Emilie, nous trouverons notre chemin à travers toutes ces pièces.

Annette restoit à la porte avec l’air d’hésiter ; elle tendoit la lumière pour laisser voir la chambre, mais ses foibles rayons ne pénétroient pas jusqu’au milieu. — Pourquoi hésitez-vous ? dit Emilie, laissez-moi voir où cette chambre conduit.

Annette avança avec répugnance. La chambre ouvroit sur une enfilade d’appar-