Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/222

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— C’est bien, mademoiselle, en voilà plus que je n’attendois de vous. Je ne suis pas, je l’avoue, si effrayée des lutins que des revenans, et on assure qu’il y en a grand nombre autour de ce malheureux château ; j’aurois une peur mortelle, s’il m’arrivoit d’en rencontrer quelqu’un. Mais, mademoiselle, allez doucement, j’ai déjà cru qu’il passoit quelque chose près de moi.

— Quelle folie, dit Emilie ! Ne vous livrez pas à de pareilles idées.

— Oh ! mademoiselle, ce ne sont pas des idées, je sais quelque chose. Benedotto assure que ces vilaines galeries et ces grandes salles ne sont faites que pour les revenans qui y vivent. Je crois bien que, si j’y vis long-temps, je deviendrai un revenant moi-même.

— J’espère, dit Emilie, que vous ne ferez pas confidence de vos craintes à M. Montoni ; elles lui déplairoient extrêmement.

— Quoi ! vous savez donc tout, mademoiselle, dit Annette ? Oh ! non, non, je sais mieux ce que j’ai à faire, et si monsieur peut dormir en paix, tout le monde dans le château peut en faire autant. Emilie ne parut pas remarquer cette observation.

Par ce passage, mademoiselle ; il conduit à un petit escalier. Oh ! si je vois quel-