Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/225

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peu interdite, son courage balançoit. Vierge Marie ! s’écria Annette, qu’est-ce que cela veut dire ? C’est sûrement la peinture, le tableau dont on parloit à Venise.

— Quelle peinture, dit Emilie ! quel tableau ! — Un tableau ! dit Annette en se troublant. Je n’ai jamais bien su ce que c’étoit.

— Levez le voile, Annette.

— Qui ? moi, mademoiselle, moi ? Non, pour le monde entier. Emilie, se retournant vers Annette, qui pâlissoit : — Eh ! je vous prie, qu’avez-vous su de ce tableau, pour vous épouvanter ainsi ? — Rien, mademoiselle ; on ne m’a rien dit. Trouvons notre chemin.

— Sans doute, dit Emilie, mais je veux d’abord voir, ce tableau. Prenez la lumière, Annette, je lèverai le voile. Annette prit la lumière et s’enfuit précipitamment sans vouloir entendre Emilie ; et ne voulant pas rester au fond d’une chambre obscure, il fallut bien qu’Emilie la suivît elle-même.

— Mais, Annette, qu’avez-vous donc, dit Emilie en la rejoignant ; que vous a-t-on dit de ce tableau, puisque vous ne restez pas quand je vous en prie ?

— Je n’en sais pas la raison, mademoiselle, répondit Annette ; on ne m’a rien dit