de ce tableau. Tout ce que je sais, c’est qu’il y a eu quelque chose de très-effrayant à ce sujet ; et que depuis, il a toujours été couvert d’un voile noir, et que personne ne l’a regardé depuis bien long-temps. Cela a, dit-on, quelque rapport avec la personne qui possédoit le château avant qu’il appartînt à monsieur ; et…
— Fort bien ! Annette, dit Emilie ; je m’apperçois qu’effectivement vous ne savez rien sur ce tableau.
— Non, rien, en vérité, mademoiselle ; car ils m’ont bien fait promettre de n’en jamais parler. Mais…
— En ce cas, dit Emilie, qui la vit combattue par l’envie de révéler un secret, et par la crainte des conséquences ; en ce cas, je n’en demande pas davantage.
— Non, mademoiselle, ne me le demandez pas.
— Vous diriez tout, répondit Emilie.
Annette rougit, Emilie sourit ; elles achevèrent de parcourir cette suite de pièces, et se trouvèrent enfin, avec un peu d’embarras, sur le haut du grand escalier. Annette y laissa Emilie pour appeler une servante du château, et se faire conduire à la chambre qu’elles avoient en vain cherchée.