Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/230

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affectée qu’à la première épreuve. La tendresse, la douceur dont elle avoit eu l’habitude jusqu’à ce qu’elle perdît ses parens, l’avoient rendue vivement sensible à toute espèce d’expression rude, et aucune prévoyance ne l’avoit mise dans le cas de supporter un tel changement.

Pour s’arracher à des objets si pénibles à son cœur, elle se leva, et considéra l’appartement avec ses meubles. En le parcourant elle remarqua une porte qui n’étoit pas exactement fermée : ce n’étoit pas celle par laquelle elle étoit entrée ; elle prit la lumière, pour savoir où elle condusoit. Elle ouvrit, et avançant toujours, elle apperçut les marches d’un escalier dérobé resserré entre deux murailles, et qui aboutissoit précisément devant cette porte. Elle voulut savoir d’où il partoit, et le désira d’autant plus, qu’il communiquoit à sa chambre ; mais dans l’état actuel de ses esprits, elle manquoit de courage pour tenter l’aventure. Elle ferma la porte, et s’efforça de l’assujettir ; et l’examinant davantage, elle s’apperçut que du côté de la chambre elle étoit sans verroux, et que de l’autre, il s’en trouvoit jusqu’à deux. En y plaçant une chaise pesante, elle remédia à une partie du danger ; mais elle s’alarmoit toujours de