Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/47

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des beautés de Toulouse ; elle sera fort riche. J’espère pour elle qu’elle choisira mieux son second pour le bonheur de sa vie, qu’elle ne l’a fait pour le succès de sa contredanse : je m’apperçois qu’il ne fait que brouiller tout. Je suis étonné qu’avec l’air et la tournure qu’il a, ce jeune homme n’ait pas pris un maître de danse.

Emilie, dont le cœur battoit à chaque parole, voulut rompre la conversation en s’informant du nom de la dame. Avant qu’il eût le temps de répondre, la contredanse finit ; Emilie voyant que Valancourt s’avançoit vers elle, se leva tout de suite, et se retira près de madame Chéron.

C’est le chevalier Valancourt, madame, dit-elle tout bas ; de grâce, retirons-nous. Sa tante se lève ; mais Valancourt les avoit rejoints. Il salua madame Chéron avec respect, et Emilie avec douleur. La présence de madame Chéron l’empêchant de rester, il passa avec une contenance dont la tristesse reprochoit à Emilie d’avoir pu se résoudre à l’augmenter. Emilie tomba dans la rêverie ; mais le comte de Bauvillers, qui connoissoit sa tante, revint auprès d’elle.

Je vous demande pardon, mademoiselle, lui dit-il, d’une impolitesse tout-à-fait involontaire. Quand je critiquais si librement