Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/48

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la danse du chevalier, j’ignorois qu’il fût de votre connoissance. Emilie rougit, et sourit. Madame Chéron lui répondit : Si vous parlez de celui qui vient de passer, je puis vous assurer qu’il n’est pas de ma connoissance, ni de celle de mademoiselle Saint-Aubert.

C’est le chevalier Valancourt, dit Cavigni avec indifférence. Est-ce que vous le connoissez, reprit madame Chéron ? Je ne suis point lié avec lui, répondit Cavigni. — Vous ne savez pas les motifs que j’ai pour le qualifier d’impertinent ? Il a la présomption d’admirer ma nièce.

Si, pour mériter l’épithète d’impertinent, il suffit d’admirer mademoiselle Saint-Aubert, reprit Cavigni, je crains qu’il n’y ait beaucoup d’impertinens, et je m’inscris sur la liste.

Ô signor ! dit madame Chéron avec un sourire forcé, je m’apperçois que vous avez acquis l’art de complimenter depuis votre séjour en France : mais il ne faut pas complimenter les enfans, parce qu’elles prennent la flatterie pour la vérité.

Cavigni tourna la tête un moment, et dit d’un air étudié : Qui donc alors peut-on complimenter, madame ? car il seroit absurde de s’adresser à une femme dont le