Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/63

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rejeté d’abord les moindres apparences. Les scrupules d’Emilie s’évanouirent, quand elle vit Valancourt, instruit alors de son bonheur, venir la conjurer de lui en confirmer l’assurance.

Tandis qu’on faisoit les préparatifs de ces noces, Montoni devenoit l’amant déclaré de madame Chéron. Madame Clairval fut très-mécontente, quand elle entendit parler de leur prochain mariage, et vouloit rompre celui de Valancourt avec Emilie ; mais sa conscience lui représenta qu’elle n’avoit pas le droit de les punir des torts d’autrui. Madame Clairval, quoique femme du grand monde, étoit moins familiarisée que son amie avec la méthode de tirer sa félicité de la fortune et des hommages qu’elle attire, plutôt que de son propre cœur.

Emilie observa, avec intérêt, l’ascendant que Montoni avoit acquis sur madame Chéron, aussi bien que le rapprochement de ses visites. Son opinion sur cet Italien étoit confirmée par celle de Valancourt, qui avoit toujours exprimé son extrême aversion pour lui. Un matin, qu’elle travailloit dans le pavillon, jouissant de la douce fraîcheur du printemps, dont le coloris se répandoit sur le paysage, Valancourt lui faisoit la lecture et posoit souvent le li-