Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/64

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vre pour se livrer à la conversation. On vint lui dire que madame Chéron la demandoit à l’instant ; elle entra dans son cabinet, et compara avec surprise l’air abattu de madame Chéron et le genre recherché de sa parure. — Ma nièce, dit-elle, et elle s’arrêta avec un peu d’embarras. Je vous ai envoyé chercher ; je… je… voulois vous voir. J’ai une nouvelle à vous dire… De ce moment, vous devez considérer M. Montoni comme votre oncle, nous sommes mariés de ce matin.

Confondue, non pas tant du mariage que du secret où on l’avoit tenu, et de l’agitation avec laquelle on l’annonçoit, Emilie, à la fin, attribua ce mystère au désir de Montoni plutôt qu’à celui de sa tante ; mais la mariée ne vouloit pas qu’on le crût ainsi. — Vous voyez, ajouta-t-elle, que j’ai désiré éviter l’éclat ; mais à présent que la cérémonie est faite, je ne crains plus qu’on en soit instruit. Je vais annoncer à mes gens que le signor Montoni est leur maître. Emilie fit ce qu’elle put pour féliciter sa tante d’un mariage aussi imprudent. — Je veux célébrer mes noces avec splendeur, continua madame Montoni, et pour épargner le temps, je me servirai des préparatifs qu’on a faits pour les vôtres. Elles en se-