dame. À cela, Ludovico partit d’un éclat de rire. Cela me mit fort en colère. Je ne voudrois pas mademoiselle, qu’on rît ni de vous, ni de moi. Je lui tournai le dos. Ne vous fâchez donc pas, Annette, dit-il. Je ne puis pas m’empêcher de rire. En le disant, il rioit encore. Quoi ! dit-il, vous imaginez que les signors tiennent conseil toute la nuit seulement au sujet de la jeune dame ? Non, non ; il y a quelque chose de plus. Et ces préparatifs sur les remparts ! on ne les fait pas pour de jeunes dames. Mais sûrement, dis-je, que le signor mon maître n’a pas le dessein de faire la guerre ? Faire la guerre, dit Ludovico ? mais à qui donc ? aux montagnes, aux bois ?
— Pourquoi donc ces préparatifs ? lui dis-je. À coup sûr personne ne viendra pour emporter le château de mon maître. Tant de gens à mauvaise mine viennent tous les jours dans ce château ! dit Ludovico. Le signor les voit tous ; il cause avec eux ; ils se tiennent tous dans le voisinage. Par saint Marc ! j’en vois dans le nombre qui ne sont que de vrais coupe-jarrets.
Mais, ajouta-t-il, n’en dites rien à mademoiselle. Hier une partie de ces hommes, en arrivant ici, laissa des chevaux dans l’écurie. Il semble qu’ils y doivent rester,