Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/157

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Carlo se taisoit, et paroissoit la plaindre.

— Il faudra du repos à ma tante, dit Emilie. Allez, mon bon Carlo, si nous avons besoin de secours, je vous enverrai chercher. Si vous en trouvez l’occasion, parlez donc à votre maître en faveur de votre maîtresse.

— Hélas ! lui dit Carlo, j’en ai trop vu ! j’ai peu d’ascendant sur le signor. Mais vous, jeune dame, prenez soin de vous-même ; vous avez l’air de souffrir.

— Je vous rends grâces, mon cher ami, dit Emilie.

Carlo secoua la tête et sortit. Emilie continua de veiller sa tante.

Elles gardèrent un profond silence. Madame Montoni poussa enfin un long soupir. Emilie lui prit la main, et tâcha de la calmer. Elle avoit les yeux égarés, et reconnoissoit à peine sa nièce. Sa première question fut relative à Montoni. Emilie la pria de modérer son agitation, et de rester en repos, en ajoutant : Si vous avez quelque message à lui faire parvenir, je m’en chargerai. Non, dit sa tante languissamment. Persiste-t-il à m’arracher de ma chambre ?

Emilie répliqua qu’il n’en avoit rien dit depuis. Emilie fit des efforts pour attirer son attention sur d’autres objets ; mais sa