Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/179

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Emilie reconnut Annette, et dans sa joie s’approcha pour répondre.

— Ludovico ! crioit Annette en sanglotant ; Ludovico !

— C’est moi, dit Emilie en essayant d’ouvrir la porte. Eh ! comment êtes-vous là ? qui vous a renfermée ?

— Ludovico ! disoit Annette ; Ludovico !

— Ce n’est pas Ludovico ; c’est moi, c’est Emilie.

Annette cessa de sangloter, et ne dit plus rien.

— Si vous pouvez ouvrir la porte, j’entrerai, dit Emilie : vous n’avez rien à redouter.

— Ludovico ! ô Ludovico ! crioit Annette.

Emilie perdit patience ; et craignant qu’on ne l’entendît, elle fut prête à quitter la porte ; mais elle considéra qu’Annette pourroit avoir su quelque chose touchant madame Montoni, que du moins elle pourroit indiquer le chemin de la tour. Elle en obtint à la fin une réponse, mais peu satisfaisante. Annette ne savoit rien sur madame Montoni, et conjuroit uniquement Emilie de lui dire ce qu’étoit devenu Ludovico, Emilie l’ignoroit, et demandoit toujours comment Annette se trouvoit enfermée.