apperçut Montoni. Emilie, plus que jamais effrayée, se rejeta dans un détour pour l’éviter. Elle l’entendit fermer une porte, et la même qu’elle avoit remarquée. Elle écouta ses pas qui s’éloignoient ; et quand l’extrême distance ne lui permit plus de les distinguer, elle se glissa chez elle, et se mit dans son lit en conservant sa lampe.
Les teintes grises du matin avoient depuis long-temps éclairci l’horizon, et les yeux d’Emilie n’avoient pu céder au sommeil ; mais à la fin, la nature épuisée donna quelques momens de relâche à ses peines.
CHAPITRE VI.
Emilie resta dans sa chambre pendant une partie de la matinée, sans recevoir aucun ordre de Montoni, et sans voir personne que les hommes armés qui passoient le long de la terrasse. Son inquiétude pour sa tante l’emporta à la fin sur l’horreur de parler à ce barbare. Elle se décida à l’aller trouver, pour obtenir la permission de voir madame Montoni.
Il devenoit trop certain, par l’absence prolongée d’Annette, qu’il étoit arrivé