aux volontés du ciel : nos pleurs, hélas ! ne raniment point leur cendre.
Annette ôta son mouchoir de dessus ses yeux.
— Vous rencontrerez Ludovico dans un meilleur monde, je l’espère, dit Émilie.
— Oui, mademoiselle, dit Annette ; mais j’espère bien le rencontrer encore dans celui-ci, quoiqu’il en soit bien blessé !
— Blessé ! s’écria Émilie. Il vit donc ?
— Oui, mademoiselle ; mais sa blessure est terrible : il ne pouvoit venir me délivrer. On le croyoit mort d’abord, et lui-même ne se trouvoit pas bien jusqu’à ce moment.
— Ma chère Annette, je me réjouis de savoir qu’il existe.
La douleur d’Annette étant un peu calmée, Émilie l’envoya faire des recherches sur sa maîtresse ; elle n’en put recevoir aucune lumière. Les uns ignoroient son sort, et les autres probablement avoient ordre de le cacher.
Émilie resta dans une grande affliction, dans une grande inquiétude : elle ne fut d’ailleurs dérangée par aucun message de Montoni.
Les deux jours suivans s’écoulèrent sans aucun incident remarquable, et sans qu’elle pût se procurer le moindre éclaircissement