Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/218

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reprit Annette ; c’est ce que Bernardin m’a dit. Il m’a donné cette clef, et m’a ordonné de vous dire qu’elle ouvre une porte au bout de la galerie voûtée, et que cette porte mène au rempart de l’orient ; ainsi ne craignez pas de rencontrer les hommes de garde. Il m’a chargée de vous dire aussi, que son motif pour vous demander sur la terrasse, étoit de vous conduire où vous devez aller sans ouvrir la grande salle, dont la grille fait tant de bruit.

Une telle explication, et si naturellement donnée, rendit le calme à Emilie. — Mais pourquoi veut-il que je vienne seule, Annette ? lui dit-elle.

— Pourquoi ? C’est ce que je lui ai demandé, mademoiselle. Je lui ai dit : Pourquoi faut-il que ma jeune dame vienne seule ? Sûrement je puis venir avec elle ! Quel mal puis-je faire ? — Mais il me dit : Non, non. — Je ne vous le répète pas dans sa manière grossière. — Mais, dis-je, je me suis mêlée d’aussi grandes affaires que celle-ci, je vous le garantis ; et ce seroit bien du hasard si je ne pouvois maintenant garder un secret. Il vouloit encore dire non, non, non. — Eh bien ! lui dis-je, si vous voulez vous fier à moi, je vous dirai un grand secret, qui m’a été dit il y a un mois, sans