grin ne l’empêcheroit pas de les souffrir, elle fit effort pour s’en distraire.
Carlo, bientôt après, entra avec des fruits : Votre Excellence est fatiguée d’une si longue promenade, dit-il en mettant les fruits sur la table. Mais après déjeûner vous en aurez bien plus à voir : il y a une place, dans le passage voûté, qui conduit à…
Montoni fronça le sourcil, et lui fit signe de se retirer. Carlo s’arrêta, baissa les yeux ; puis s’approchant de la table et prenant la corbeille, il ajouta : Je me suis donné la hardiesse, Votre Excellence, d’apporter quelques cerises pour ma très-honorée dame et ma jeune maîtresse : madame voudroit-elle les goûter, dit Carlo à Madame Montoni, en lui présentant la corbeille, elles sont belles, quoique je les aie cueillies moi-même et sur un vieil arbre ; mais il est au midi. Elles sont grosses comme des prunes.
— C’est très-vrai, vieux Carlo, dit madame Montoni, je vous en suis fort obligée.
— Et la jeune Signora aussi, elle les aimera peut-être, reprit Carlo, en offrant la corbeille à Emilie ? Cela me fera bien plaisir de lui en voir manger quelques-unes.
— Je vous remercie, Carlo, dit Emilie,