Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/56

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Elle atteignit sa chambre ; il n’y avoit pas une étincelle dans le foyer. Elle s’assit, et prit un livre pour occuper son attention jusqu’à ce qu’Annette vînt auprès d’elle, et qu’elle pût lui demander du feu. Elle continua de lire ; mais à la fin sa lampe lui parut prête à s’éteindre. Annette ne venoit point. La solitude, l’obscurité de sa chambre l’affectèrent de nouveau, et avec d’autant plus de force, qu’elle étoit près du théâtre d’horreur qu’elle avoit découvert le matin. Des images sombres et fantastiques assaillirent son esprit. Elle regardoit en tremblant la porte de l’escalier, et voulant voir si elle étoit encore fermée, elle s’apperçut qu’elle l’étoit effectivement. Incapable de prendre sur elle de coucher encore dans cet appartement écarté, et dans lequel, la nuit précédente, il étoit certainement entré quelqu’un, elle attendoit Annette avec une impatience pénible, et vouloit savoir d’elle une multitude de circonstances. Elle desiroit aussi la questionner sur cet objet d’horreur, dont Annette la veille lui avoit paru informée, et dont elle voyoit bien que la pauvre fille n’avoit reçu qu’une notion fausse. Ce qui l’étonnoit le plus, c’est que la chambre qui le contenoit, restât ouverte, aussi indiscrètement. Une telle