Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/62

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lier moment pour arriver dans une maison.

— Je t’en supplie, ma chère Annette, ne perdons pas le temps à causer, dit Emilie d’un ton effrayé ; va, je t’en supplie, va voir qui ce peut être.

— Annette sortit de la chambre, et emporta la lumière. Elle laissa Emilie dans une obscurité qui l’auroit effrayée quelques minutes auparavant ; mais en ce moment, elle n’y prenoit pas garde ; elle écoutoit, attendoit, sans presque respirer ; elle entendoit quelque bruit éloigné ; mais Annette ne revenoit pas. Sa patience se lassa, elle essaya de gagner le corridor ; elle fut long-temps avant d’en retrouver la porte, et quand elle l’eut ouverte, il y faisoit trop noir pour qu’elle osât y faire un pas. On entendit alors des voix : Emilie crut qu’elle distinguoit celle du comte Morano et celle de Montoni. Elle entendit ensuite des pas, une foible lueur se fit voir dans l’obscurité ; Annette parut, et Emilie alla au-devant d’elle.

— Oui, mademoiselle, dit-elle, vous aviez raison : c’est le comte.

— C’est lui, s’écria Emilie levant les yeux au ciel, et s’appuyant sur le bras d’Annette !