Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/71

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Tremblante, elle écoute, tout étoit dans le silence : croyant avoir été éveillée par ces bruits qu’on entend en songe, elle se reposa sur l’oreiller.

Bientôt le même bruit recommença ; il sembloit venir de la partie de la chambre qui se rapprochoit de l’escalier. Elle se rappela le désagréable incident de la nuit précédente, pendant laquelle une main inconnue avoit fermé sa porte. Ses dernières alarmes sur le lieu auquel tenoit cette porte lui revinrent aussi dans l’esprit. Son cœur se glaça de terreur. Elle se souleva de son lit ; et écartant doucement le rideau, elle regarda la porte de l’escalier. La lampe, qui brûloit dans la cheminée, répandoit une si foible lueur, que les coins de l’appartement se trouvoient perdus dans l’ombre. Le bruit qu’elle croyoit venir de cette porte continua de se faire entendre. Il lui sembloit qu’on en tiroit les verroux. On cessoit quelquefois ; on reprenoit fort doucement, comme si l’on avoit craint de se faire entendre. Pendant qu’Emilie fixoit ses yeux de ce côté, elle vit la porte se mouvoir, s’ouvrir lentement, et vit entrer quelque chose dans sa chambre, sans que l’obscurité lui permît de rien distinguer. Presque mourante d’effroi, elle eut pour-