Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/103

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ces indécentes plaisanteries, je saurai bientôt découvrir quel est celui qui se les permet.

Emilie se leva encore, et fit un effort pour sortir. Montoni la suivit ; mais au lieu d’appeler ses domestiques pour faire une recherche dans sa chambre, comme une première fois il l’avoit pratiqué, il se retira sur le rempart.

Emilie, dans son corridor, s’arrêta un moment près d’une fenêtre ouverte ; elle vit un détachement des troupes de Montoni qui descendoit des montagnes éloignées. Elle n’y fit attention que parce qu’elle pensa aux infortunés prisonniers que peut-être ils amenoient au château. À la fin, arrivée chez elle, elle se jeta sur un fauteuil, accablée des horreurs nouvelles qui aggravoient sa situation. Elle ne pouvoit ni se repentir, ni s’applaudir de sa conduite ; elle, se rappeloit seulement qu’elle étoit au pouvoir d’un homme qui ne connoissoit de règle que sa propre volonté. La surprise, les terreurs de la superstition, qui d’abord l’avoient agitée, cédèrent un instant à celles de la raison.

Elle fut à la fin tirée de sa rêverie par un mélange de voix et de hennissemens de chevaux, que le vent apportoit des cours. Une