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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/104

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soudaine espérance de quelqu’heureux changement s’offrit à elle ; mais elle songea aux troupes qu’elle avoit vues de la fenêtre, et pensa qu’elles étoient celles dont Annette avoit dit qu’on attendoit le retour.

Bientôt après, elle entendit foiblement un grand nombre de voix dans les salles. Le bruit des chevaux cessa, et un silence complet suivit. Emilie écoutoit attentivement, tâchant de reconnoître les pas d’Annette dans le corridor. Tout étoit calme. Tout à coup le château sembla s’ébranler de confusion. Elle entendit retentir les échos de pas précipités, d’allées, de venues, dans les salles, dans les passages, des discours véhémens sur le rempart. Elle courut à la fenêtre ; elle vit Montoni et d’autres officiers, appuyés sur les parapets, et occupés des retranchemens, tandis que des soldats disposoient des canons. Elle regardoit presque sans réfléchir.

Annette à la fin arriva ; mais elle ne savoit rien au sujet de Valancourt. — Ils prétendent tous, mademoiselle, dit Annette, ne rien savoir touchant les prisonniers ; mais il y a ici de belles affaires ! La troupe est arrivée, mademoiselle ; elle revenoit bon train, au risque de tout écraser ; on ne savoit qui, du cheval ou du cavalier, entre-