Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

expéditions aussi atroces qu’audacieuses.

Non-seulement elles avoient pillé dans l’occasion tous les voyageurs sans défense, mais elles avoient saccagé des habitations qui, situées au fond des montagnes, n’étoient disposées à aucune résistance. Dans ces expéditions, les chefs ne se montraient pas ; les soldats, en partie déguisés, étoient pris quelquefois pour des bandits ordinaires, d’autres fois pour des bandes étrangères, qui, à cette époque, inondoient l’Italie. Ils avoient pillé des maisons, et rapporté d’immenses trésors ; mais ils n’avoient encore attaqué qu’un château avec des auxiliaires de leur sorte. Ils en avoient été vigoureusement repoussés et poursuivis par des partis ennemis, alliés de ceux qu’ils assiégeoient. Les troupes de Montoni se retirèrent précipitamment sur Udolphe ; mais elles furent suivies de si près dans les défilés des montagnes, qu’étant à peine sur les hauteurs qui entouroient la forteresse, elles aperçurent dans le vallon l’ennemi qui gravissoit les rochers, et qui n’étoit qu’à une lieue. À cette découverte, elles redoublèrent de diligence pour avertir Montoni de se préparer ; et c’étoit leur prompte arrivée qui avoit jeté le château dans une si grande confusion.