Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/107

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ver. Allez le trouver, Annette, dites-lui ce que j’ai à craindre, et ce que j’ai déjà souffert, et priez-le d’être discret, et de songer à notre délivrance sans perdre un moment. S’il veut l’entreprendre, il en sera récompensé. Je ne puis lui parler moi-même ; nous serions observées, et l’on empêcheroit notre fuite. Mais allez vite, Annette ; surtout soyez discrète. J’attendrai votre retour dans cet appartement.

Cette bonne fille, dont l’ame honnête avoit été pénétrée de ce récit, étoit alors aussi empressée d’obéir qu’Emilie de l’employer. Elle sortit à l’instant.

La surprise d’Emilie augmenta en se rappelant l’idée d’Annette. — Hélas ! dit-elle, que peuvent des officiers de justice contre un château si bien fortifié ? Cela ne peut pas être. — En réfléchissant mieux, elle conclut que Montoni avoit dévasté le pays, que les habitans venoient en armes, et escortaient les officiers de police qu’ils vouloient conduire au château ; ils en ignorent, se disoit-elle, et la force et la garnison ! Hélas ! je n’ai rien à espérer que de la fuite.

Montoni, sans être précisément comme Emilie le supposoit, un capitaine de voleurs, avoit employé ses troupes à des