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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/113

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pouvoient l’attendre encore : les montagnes infestées d’ennemis qui ne demandoient que le pillage ; un voyage commencé avec des guides, dont le seul extérieur donnoit une effroyable idée. Dans le premier moment, elle ne pouvoit éprouver que de la joie. Elle étoit hors de ces murailles, où elle étoit entrée avec de tristes présages. Elle se rappeloit de quels superstitieux pressentimens elle avoit alors été saisie, et sourioit de l’impression que son cœur en avoit reçue.

Elle regardoit avec ce sentiment les tourelles du château, plus élevées que les bois au milieu desquels elle cheminoit. Elle se souvint de l’étranger qu’elle y croyoit détenu ; et la pensée que ce pouvoit être Valancourt, répandit un nuage sur sa joie. Elle réunit toutes les circonstances relatives à cet inconnu, depuis la nuit où elle l’avoit entendu chanter la chanson de son pays. Elle les avoit souvent rappelées et comparées, sans en tirer une sorte de conviction ; et elle croyoit seulement que Valancourt pouvoit être prisonnier à Udolphe. Il étoit possible cependant qu’elle recueillît de ses conducteurs des informations plus précises. Mais craignant de les interroger trop tôt, de peur qu’une défiance réciproque ne les empêchât de s’expliquer en la