Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/114

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présence l’un de l’autre, elle attendit l’occasion favorable de les entretenir séparément.

Bientôt après, une trompette retentit au travers des échos des montagnes, mais de fort loin. Les deux guides s’arrêtèrent et regardèrent derrière eux. Les bois épais dont ils étoient entourés, ne laissoient rien découvrir. Un d’eux gravit au haut d’une éminence, pour observer si l’ennemi s’avançoit, puisque sans aucun doute la trompette étoit de son avant-garde. L’autre, pendant cet intervalle, restoit seul avec Emilie. Elle hasarda une question au sujet de l’étranger d’Udolphe. Ugo, c’étoit son nom, répondit que le château renfermoit plusieurs prisonniers ; mais il ne se rappeloit ni leur figure, ni le temps de leur arrivée : il ne pouvoit conséquemment donner aucune information ; mais il y avoit dans ses discours une discrétion sournoise qui l’eût probablement empêché de la satisfaire, lors même qu’il en eût eu le pouvoir.

Elle lui demanda quels prisonniers on avoit faits depuis le temps qu’elle indiqua, c’est-à-dire, depuis celui où elle avoit entendu, pour la première fois, la musique. — Toute la semaine, dit Ugo, j’ai été dehors avec la troupe, et je ne sais rien de ce