Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/115

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qui s’est passé au château. Nous avions assez de besogne sur les bras, et une rude besogne !

Bertrand, l’autre homme, étoit alors de retour, Emilie ne demanda plus rien. Bertrand fit à son compagnon le rapport de ce qu’il avoit vu, et l’on continua à marcher dans un profond silence. Entre les ouvertures des bois, Emilie découvroit souvent quelques aperçus du château, les tours occidentales dont les fortifications étoient alors couvertes d’archers, et les remparts au-dessous, dont les soldats tout en rumeur garnissoient les murailles et préparoient le canon.

Les voyageurs sortirent des bois, et tournèrent dans une vallée par une direction contraire à celle que l’ennemi devoit suivre ; Emilie eut alors la vue complète du château ; ses murailles grises, ses tours, ses terrasses, ses effrayans précipices et les sombres forêts qui l’entouroient ; enfin les armures étincelantes de ces Condottieri que frappoient les rayons du soleil. Elle contemploit, les larmes aux yeux, ces murailles où peut-être étoit enfermé Valancourt ; les nuages flottoient avec vitesse, un éclat subit enrichissoit les dehors de cette masse, et tout à coup un voile som-