Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/139

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pas de ce côté comme des autres. Leurs sommets les plus hauts étoient couronnés de châtaigniers, de chênes antiques et de platanes d’Orient, que décoroient alors les teintes variées dont l’automne enrichit le feuillage. Des vignobles s’étendoient le long de ces montagnes. Les élégantes maisons de la noblesse toscane ornoient les détails de la scène ; et bornoient des coteaux chargés d’oliviers, de mûriers et d’orangers. La plaine se coloroit des richesses de la culture ; les grappes purpurines pendoient en magnifiques festons des branches du figuier, du cerisier et des autres arbres. Des prairies, dont en Italie il étoit rare de rencontrer la fraîche verdure, embellissoient les bords d’un ruisseau qui descendoit des montagnes, serpentoit au milieu du paysage, en réfléchissoit les beautés, et se perdoit dans la mer. À l’occident, et à une grande distance, les eaux et le ciel, en s’unissant, prenoient une légère teinte de pourpre, et leur séparation ne pouvoit guère se discerner que par les mouvemens des voiles blanches éclairées par le soleil aux extrémités de l’horizon.

La chaumière étoit préservée par les bois, des plus forts rayons du soleil ; elle ne s’ouvroit qu’au couchant. Ses murs étoient