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complaisant, qui intéressoit Emilie. On la fit déjeûner à part avec Dorine, tandis qu’Ugo, Bertrand et leur hôte, prenoient devant la porte un repas de jambon et de vins de Toscane. À peine fut-il fini, que Ugo, se levant à la hâte, alla chercher sa mule. Emilie sut alors qu’il alloit retourner à Udolphe, et que Bertrand resterait à la chaumière. Cette circonstance ne la surprit pas, mais l’affligea.

Quand Ugo fut parti, Emilie proposa une promenade dans les bois. On lui apprit qu’elle ne pourroit sortir sans être accompagnée de Bertrand. Elle aima mieux se retirer dans sa chambre. Ses regards se reposèrent sur la pente des Apennins. Elle se rappela les scènes épouvantables que leurs gorges étroites lui avoient présentées, et les horreurs que la veille elle avoit souffertes, à ce moment surtout où Bertrand s’étoit fait connoître pour un détestable assassin.

Préférant la solitude à la société des gens de la maison, Emilie dîna dans sa chambre, et Maddelina eut la permission de la servir. Sa conversation simple apprit à Emilie que le paysan et sa femme étoient depuis long-temps habitans de la chaumière ; qu’elle étoit un présent de Montoni, et la récompense d’un service que lui avoit rendu