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Maddelina, qu’elles connoissoient, des raisins et des figues.

Emilie accepta leur politesse : leurs grâces, leurs manières lui plaisoient, d’autant plus qu’elle les croyoit entièrement naturelles. Bertrand s’approcha d’elle, et voulut la faire retirer ; un paysan vint l’inviter à boire, et Bertrand ne résista pas à de semblables tentations.

Laissez danser cette jeune dame, mon ami, lui dit le paysan ; nous viderons ce flacon pendant ce temps-là : les voilà qui vont commencer. Allons, mes camarades, le tambourin, la flûte.

On les entendit aussitôt : les paysans se mirent en rond ; Emilie s’y seroit jointe de bon cœur, si sa position eut été d’accord avec leur gaîté. Maddelina dansa avec légèreté : Emilie regarda ce groupe heureux, et perdit le sentiment de ses maux, dans celui d’une douce et généreuse satisfaction ; mais bientôt la mélancolie reprit son empire. Seule, assise à quelque distance du groupe, elle écoutoit le son des instrumens, elle voyoit la lune s’élever silencieusement, projeter sur les flots de longs traits de lumière, et éclairer ces rochers couverts de bois qui bordent les côtes de la Toscane.

Cependant Bertrand, satisfait du pre-