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mier flacon, en avoit attaqué un autre. Il étoit tard avant qu’Emilie regagnât la chaumière, et ce ne fut pas sans avoir eu quelque frayeur.

Après cette soirée, elle se promena souvent avec Maddelina, mais jamais sans la compagnie de Bertrand. Son esprit par degrés devint aussi tranquille que sa situation et les circonstances le permettoient. Le repos où elle vivoit l’engageoit à croire qu’on n’avoit point de mauvais desseins contre elle ; et sans l’idée probable que Valancourt, en ce moment, habitoit Udolphe, elle eût voulu rester à la chaumière, jusqu’à l’instant de retourner au lieu de sa naissance. Cependant, en réfléchissant aux motifs de Montoni pour la faire aller en Toscane, son inquiétude ne diminuoit pas ; elle ne pouvoit croire que le seul intérêt de sa sûreté eût déterminé cette conduite.

Emilie avoit passé quelque temps dans la chaumière, avant de se souvenir que, dans son départ précipité, elle avoit laissé à Udolphe ceux des papiers de sa tante qui étoient relatifs aux propriétés du Languedoc. Ce souvenir lui fit de la peine ; mais à la fin elle espéra, que, dans le lieu obscur où ils étoient cachés, ils échapperoient aux recherches de Montoni.