Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/158

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neroit quelque leçon, mais elle a échappé aussi bien que sa tour.

La route tournoit autour d’une montagne. Les voyageurs virent enfin le château ; il se trouvoit en perspective à l’extrémité du vallon. Un rayon de la lune le découvrit, et l’obscurité le déroba aussitôt. Ce foible aperçu avoit suffi pour percer le cœur d’Emilie. Les murs massifs et ténébreux lui présentoient l’idée terrible de l’emprisonnement et d’une longue souffrance. Cependant, à mesure qu’elle avançoit, quelque mélange d’espérance diminuoit sa terreur. Ce lieu étoit assurément la résidence de Montoni, mais il étoit possible aussi qu’il fût celle de Valancourt. Elle ne pouvoit se rapprocher de l’endroit où il pouvoit être, sans éprouver un mouvement de joie et d’espoir.

Les voyageurs continuèrent de suivre le vallon : Emilie, au clair de la lune, revit les tours et les antiques murailles ; sa clarté, devenue plus forte, lui permit de remarquer les ravages causés par le siège et les fortifications renversées. On étoit au pied du rocher sur lequel Udolphe étoit bâti. De lourds débris avoient roulé jusque dans le bois par lequel on montoit, et se trouvoient mêlés de terre et d’éclats de roches qu’ils