Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/159

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avoient entraînés. Les bois aussi avoient beaucoup souffert des batteries placées au-dessus, parce que l’ennemi avoit voulu s’en faire un abri contre le feu des remparts. Plusieurs des plus beaux arbres étoient à bas ; d’autres, jusqu’à une grande distance, étoient entièrement dépouillés de leurs branches supérieures. — Il faut descendre, dit Ugo, et conduire nos mules par la bride jusqu’au haut de la montagne ; autrement, nous pourrions tomber dans quelques-uns des trous qu’ont faits les boulets ; il n’en manque pas. Donnez-moi la torche, dit Ugo, quand on fut descendu : prenez garde de vous heurter ; le terrain n’est pas encore balayé d’ennemis.

— Comment ! s’écria Emilie, y a-t-il encore des ennemis ?

— Oui, dit Ugo. Je ne sais pas comment cela est à présent ; mais en revenant, j’ai trouvé deux ou trois corps gisans auprès des arbres.

La torche répandoit une lueur sombre sur le terrain et sur les bois. Emilie craignoit, en regardant, que quelqu’objet horrible ne vînt s’offrir à sa vue. Le sentier étoit semé de tronçons de lances, d’armures brisées, et de tout ce qui servoit à cette époque à garantir les gens de guerre. — Ap-