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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/167

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signors : c’est un nouvel usage ; autrefois on passoit la nuit en conseil.

— Oui ; mais depuis le siège ils ne font plus que bombance, et si j’étois à leur place, je finirois ainsi toutes mes expéditions. Ils traversèrent la seconde cour, et ils se trouvèrent à la porte du vestibule ; le soldat leur donna le bonsoir, et retourna à son poste. Pendant qu’on attendoit, Emilie considérait comment elle éviteroit la vue de Montoni, et pourroit se retirer à son ancien appartement sans être aperçue ; elle frémissoit de rencontrer si tard, ou lui, ou quelqu’un de sa compagnie. Le train qui se faisoit au château étoit alors tellement bruyant, qu’Ugo frappoit à la porte sans pouvoir se faire entendre des domestiques. Cette circonstance augmenta les alarmes d’Emilie, et lui laissa le temps de délibérer. Elle pouvoit peut-être arriver au grand escalier, mais elle ne pouvoit regagner sa chambre sans lumière. La difficulté de s’en procurer, et le danger de parcourir le château sans en avoir, furent les premières idées qui la frappèrent. Bertrand n’avoit qu’une torche, et elle savoit que les domestiques n’apportoient jamais de lumière à la porte, parce que la grande lampe, suspendue à la voûte, éclairoit