Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/170

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tous ces hommes, elle essaieroit de retrouver sa chambre ou celle d’Annette, qui étoit aussi écartée.

Elle se glissa, les bras étendus, le long de la galerie, toujours attentive aux voix qui résonnoient en bas. On sembloit s’être arrêté pour causer au pied de l’escalier. Elle s’arrêta elle-même pour écouter ; effrayée d’ailleurs de pénétrer dans ces ténèbres, où le bruit qu’elle avoit entendu lui faisoit soupçonner qu’on la guettoit. Ils savent mon arrivée, se disoit-elle, Montoni vient pour me chercher ; dans l’état où il est, ses projets, sont désespérés. Elle se rappeloit la scène du corridor, le soir qui avoit précédé son départ. — Ô Valancourt ! ajoutoit-elle, il faut à jamais renoncer à vous ! Braver plus long-temps Montoni, ne seroit plus du courage, mais de la témérité. Les voix ne se rapprochoient pas, mais elles devenoient plus hautes, et par-dessus toutes, elle distinguoit celles de Bertolini et de Verezzi. Le peu de mots qu’elle saisit redoubla son attention ; on parloit d’elle : elle risqua de revenir un peu sur ses pas, et elle découvrit qu’ils disputoient à son sujet ; chacun sembloit réclamer quelque promesse ancienne faite par Montoni. Il parut que d’abord il s’occupoit de les pacifier et de les rame-