Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/171

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ner à la table ; mais las enfin de leur contestation, il leur dit qu’il les laissoit s’arranger, et il retourna avec les autres à l’appartement dont ils sortoient. Verezzi l’arrêta. — Où est-elle, signor ? lui dit-il avec impatience ; dites-nous où elle est. — Je vous ai déjà dit que je ne le savois pas, répliqua Montoni qui sembloit pris de vin. Elle est probablement dans son appartement. Verezzi et Bertolini n’en demandèrent pas davantage ; ils coururent ensemble à l’escalier. Emilie, qui, pendant ce colloque, avoit tremblé si fort qu’elle pouvoit à peine se soutenir ; Emilie, en les entendant marcher, sembla trouver de nouvelles forces, et s’élança dans la galerie obscure avec la vitesse d’une biche. Mais, bien longtemps avant qu’elle eût gagné l’extrémité, la lumière que portoit Verezzi avoit brillé sur les murs : tous deux parurent, et voyant Emilie, ils se mirent à la poursuivre. À ce moment Bertolini, dont la marche précipitée n’étoit pas sûre, et dont l’impatience écartoit toutes les précautions, tomba tout de son long, et fit tomber avec lui la lampe, qui s’éteignit sur le plancher, Verezzi, sans songer à la rallumer, prit l’avantage que lui donnoit cet accident sur son rival ; il suivit Emilie, à qui cependant la lumière