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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/183

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vous renverra en France. À présent retournez chez vous.

— Je n’ose pas ; monsieur, reprit-elle, je n’ose pas aller dans un lieu où le signor Verezzi peut s’introduire. — Ne vous ai-je pas promis de vous protéger ? dit Montoni. — Vous l’avez promis, monsieur ! dit Emilie en hésitant. — Ma promesse n’est-elle pas bien suffisante ? ajouta-t-il avec sévérité. — Rappelez-vous votre première promesse, signor, dit Emilie tremblante, et vous jugerez vous-même du cas que je dois faire de l’autre ! — Prenez garde, dit Montoni en colère, que je ne vous annonce que je ne vous protégerai pas. Retirez-vous avant que je rétracte ma promesse ; vous n’avez rien à craindre dans votre appartement. Emilie se retira lentement ; mais quand elle fut dans la salle, la crainte de rencontrer Verezzi ou Bertolini, lui fit doubler le pas malgré son excessif accablement, et elle se rendit dans sa chambre. Elle examina avec crainte si personne n’y étoit caché ; elle ferma ensuite la porte, et se plaça près d’une fenêtre ; elle y resta pour ranimer ses esprits abattus. Trop long-temps harassée, oppressée, elle auroit perdu la raison peut-être, si elle n’eût lutté fortement contre le poids de ses infortunes. Elle s’ef-