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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/200

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leil qui passoit derrière les hautes montagnes, l’ombre du crépuscule, et le voile obscur qui se répandoit sur l’horizon. Elle comptait les coups de l’horloge ; elle écoutoit les pas des sentinelles qui relevoient la garde, et se réjouissoit lorsqu’une heure étoit écoulée. — Ô Valancourt ! disoit-elle, après tout ce que j’ai souffert, après notre longue séparation, quand je pensois que jamais je ne vous reverrois, que jamais je ne devois vous revoir ! nous allons nous retrouver ! Oh ! j’ai enduré la douleur, l’anxiété, l’effroi de succomber aux transports de ma joie ! Elle ne pouvoit en ce moment sentir ni regret, ni mélancolie pour des intérêts ordinaires. Le souvenir même d’avoir cédé des biens qui pouvoient assurer la fortune de Valancourt et la sienne, ne jetoit sur son esprit qu’une ombre foible et passagère. L’idée de Valancourt, et celle qu’elle le verroit bientôt, étoient les seules qui occupassent son cœur.

Enfin l’horloge sonna minuit. Elle ouvrit sa porte pour écouter s’il se faisoit quelque bruit dans le château. Elle entendit seulement, dans le lointain, les bruyans éclata d’une conversation animée, que les échos prolongeoient sous les voûtes. Elle jugea que Montoni et tous ses hôtes étoient à