Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/204

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temps, puis continua : — Ma famille, madame, ne doit pas vous être étrangère. Je m’appelle Dupont ; mes parens vivoient à quelques lieues de la Vallée, et j’ai eu le bonheur de vous rencontrer quelquefois en visites dans le voisinage. Je ne vous offenserai point en vous répétant combien vous avez su m’intéresser, combien j’aimois à m’égarer dans les lieux que vous fréquentiez ! combien j’ai visité votre pêcherie favorite, et combien je gémissois alors des circonstances qui m’empêchoient de vous déclarer ma passion ! Je ne vous expliquerai pas comment je succombai à la tentation, et devins possesseur d’un trésor pour moi sans prix, un trésor que je confiai, il y a quelques jours, à votre messager, dans un espoir bien différent de celui qui me reste aujourd’hui. Je ne m’étendrai pas sur ces détails. Laissez-moi implorer votre pardon ; et le portrait que si mal à propos j’ai rendu, votre générosité en excusera le vol, et me le restituera. Mon crime lui-même est devenu ma punition. Ce portrait que j’ai dérobé, a nourri une passion qui doit encore être mon tourment.

Emilie voulut l’interrompre. Je laisse, monsieur, à votre conscience à décider si, après ce qui vient d’arriver au sujet de