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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/57

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n’assurer si la figure étoit humaine ou bien surnaturelle. Le courage lui manquoit toutes les fois qu’elle ouvroit la bouche ; la lumière se trouvant enfin justement au-dessous de sa fenêtre, elle demanda d’une voix languissante qui c’étoit.

— Ami, reprit une voix.

— Et quel ami dit Emilie qui se sentit encouragée ; qui êtes-vous ? quelle lumière portez-vous ?

— Je suis Antonio, un des soldats du signor, reprit la voix.

— Et quelle est cette lumière ? demanda Emilie ; voyez donc comme elle brille et comme elle s’évanouit !

— Cette lumière, mademoiselle, dit le soldat, a paru cette nuit comme vous la voyez sur la pointe de ma lance. Elle y est depuis ma patrouille ; mais je ne sais pas ce qu’elle signifie.

— Cela est étrange, dit Emilie.

— Mon camarade, continua l’homme, a de même une flamme au bout de sa pique ; il dit qu’il a déjà remarqué le même prodige ; je ne l’ai, moi, jamais observé ; mais je ne suis au château que depuis peu, je suis encore nouveau soldat.

— Comment votre camarade s’explique-t-il ? dit Emilie.