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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/81

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moment d’après, elle se trouva serrée dans les bras d’une personne, et entendit une voix qui murmuroit à son oreille.

Quand elle eut le pouvoir de parler ou de distinguer quelques sons, elle demanda qui est-ce qui la tenoit ?

— C’est moi, reprit la voix. Pourquoi donc vous alarmez-vous ?

Elle regarda la figure qui parloit ; mais la foible clarté que répandoit une haute fenêtre, ne laissoit pas reconnoître ses traits.

— Qui que vous soyez, dit Emilie d’une voix tremblante, pour l’amour de Dieu, laissez-moi.

— Ma charmante Emilie, dit l’homme, pourquoi vous séquestrer ainsi dans ce lieu obscur, lorsque tant de gaîté règne en bas ? Suivez-moi au salon de cèdre. Vous en serez le plus bel ornement ; vous ne regretterez pas l’échange.

Emilie dédaigna de répondre, et s’efforça de se délivrer.

— Promettez que vous viendrez, continua-t-il, et je vous lâcherai au même instant. Mais d’abord donnez-m’en la récompense.

— Qui êtes-vous ? demanda Emilie avec autant d’indignation que d’effroi, et faisant effort pour s’échapper ; qui êtes-vous, vous qui avez la cruauté de m’insulter ainsi ?