Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/91

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ivre, et pas une des dames qui ne le fût aussi. Je pensois bien, quand je les vis entrer, que leurs belles étoffes, leurs beaux voiles (car, mademoiselle, leurs voiles étoient brodés d’argent, et bien brodés) ; je pensois bien que tout cela ne pronostiquoit rien de bon ; je devinois bien ce que c’étoit !

— Grand dieu ! s’écria Emilie, que deviendrai-je ?

— Ah ! mademoiselle ; Ludovico en disoit autant de moi. — Grand dieu ! dit-il, Annette, que va-t-il vous arriver en courant dans le château, au milieu de ces signors ivres ?

— Oh ! dis-je, quant à cela, je n’ai affaire que chez mademoiselle. Je prends, vous savez, le long du passage voûté, à travers la grande salle, le grand escalier, la galerie du nord, l’aile occidentale du château, et je suis au corridor en une minute. — Est-ce comme cela dit-il ; et que va-t-il vous arriver, si vous trouvez en route un de ces nobles cavaliers ? — Eh bien ! lui dis-je, si vous croyez qu’il y ait quelque danger, venez avec moi, et gardez-moi. Je n’aurai pas peur quand vous serez là. — Quoi ! dit il, à peine guéri d’une blessure, j’irois risquer d’en gagner une seconde ! si