Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/92

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un de ces cavaliers nous rencontre, il y aura bataille certainement. — Non, non, dis-je, j’abrégerai le passage voûté, l’escalier de marbre, la galerie du nord et l’aile occidentale. Vous resterez ici, Annette ; vous n’en sortirez pas de la nuit ; ainsi, avec cela, je dis…

— Bon, bon ! reprit Emilie impatiemment, et pressée de faire d’autres questions, il vous a enfermée !

— Oui, mademoiselle, malgré tout ce que j’ai pu dire, il nous a retenues, Catherine et moi, toute la nuit. Peu de minutes après, je n’en fus pas si fâchée ; le signor Verezzi entra dans le passage, beuglant comme un taureau et tout à fait hors de sens. Il prit la chambre de Ludovico pour celle du vieux Carlo ; il demandoit du vin, parce que tous les brocs étoient déjà à sec, et qu’il se mouroit de soif. Nous nous tenions tranquilles pour qu’il pensât qu’il n’y avoit personne ; mais le signor étoit aussi fin que nous, il appeloit à la porte. — Sortez, mon vieux brave, disoit-il ; il n’y a point d’ennemis, ne vous cachez pas. Sortez, valeureux intendant ! Le vieux Carlo alors ouvrit la porte, et sortit avec un flacon. Le signor, à ce moment, devint aussi doux qu’il pouvoit l’être, et le suivit