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Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/98

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émotion, et pria Annette de faire d’amples recherches au sujet des prisonniers qui pourroient se trouver au château ; mais elle la conjura de les faire avec prudence, et de ne pas prononcer son nom ni celui de M. de Valancourt.

À présent j’y pense, mademoiselle, dit Annette : je crois qu’il y a des prisonniers. J’ai entendu hier dans l’antichambre un des gens de monsieur qui parloit de rançons : il disoit que c’était une bonne chose pour son excellence que de prendre des hommes, et que c’étoit le meilleur butin à cause des rançons. Son camarade murmuroit, et disoit que cela étoit fort bon pour les capitaines, mais beaucoup moins bon pour les soldats. Nous autres, disoit-il, nous ne partageons pas dans les rançons.

Cette ouverture augmenta l’impatience d’Emilie. Annette la quitta aussitôt pour en apprendre davantage.

La résolution qu’avoit prise Emilie de tout céder à Montoni, fut soumise en ce moment à des considérations nouvelles. La possibilité que Valancourt fût près d’elle ranima son courage, et elle se décida à braver sa vengeance et ses menaces jusqu’au moment du moins où elle pourrait être assurée s’il étoit vraiment au château. Elle étoit dans