Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T4.djvu/99

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cette disposition, lorsque Montoni lui fit dire qu’il l’attendoit au salon de cèdre : elle s’y rendit en tremblant, et s’efforça pendant le chemin de ranimer son courage par l’idée de Valancourt.

Montoni étoit seul. Je vous ai fait demander, lui dit-il, pour vous donner l’occasion de revenir sur vos ridicules déclarations au sujet des biens du Languedoc. Je veux bien ne vous donner qu’un conseil, quoique je pusse donner des ordres. Si réellement vous avez été dans l’erreur, si vous avez cru réellement que ces biens vous appartenoient, au moins n’y persistez pas : cette erreur, vous le comprendrez trop tard, vous deviendrait enfin fatale. Ne provoquez pas ma colère, et signez ce papier.

— Si je n’ai aucun droit, monsieur, dit Emilie, de quelle nécessité est-il pour vous que je signe un abandon ? Si les terres sont à vous, vous les pouvez certainement posséder, et sans mon entremise, et sans mon consentement.

— Je n’argumenterai plus, dit Montoni avec un regard qui la fit trembler. J’aurois dû voir que c’était prendre une peine inutile que de vouloir raisonner avec un enfant : on ne m’abusera pas plus long-temps. Que le souvenir de ce que votre tante a souffert