Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/152

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dit Dorothée. J’eus bien de la joie lorsque j’appris que M. le comte arrivoit. Ce lieu a été bien long-temps dans une triste désolation. Nous y entendîmes des bruits étranges peu après la mort de madame ; et mon mari et moi nous nous retirâmes dans une chaumière. Maintenant, mademoiselle, je vous ai dit cette tragique histoire ; je vous ai dit toutes mes pensées, et vous m’avez promis, tous le savez bien, de n’en jamais rien laisser transpirer. — Je serai fidelle à ma promesse, dit Emilie ; ce que vous m’avez appris m’intéresse plus que vous ne croyez vous-même. Je voudrois seulement vous engager à me nommer le chevalier qui, selon vous, convenoit si bien à la marquise.

Dorothée s’y refusa constamment, et revint à la ressemblance d’Emilie avec la marquise. Il y a un autre portrait d’elle, ajouta Dorothée ; il est dans une des pièces qui sont restées fermées. Il fut fait avant son mariage, et vous ressemble bien plus que la miniature. Emilie montra un extrême désir de le voir. Dorothée répondit qu’elle ne se soucioit pas d’entrer dans cet appartement. Emilie lui rappela que le comte, le jour précédent, avoit parlé de le faire ouvrir. Dorothée réfléchit, et convint