Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/160

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phe : le courage lui manqua ; elle se tourna vers Dorothée, et cette vieille femme s’écria tout-à-coup : Vierge Marie ! il me semble que je vois ma maîtresse étendue sur cette couche, telle que je l’ai vue pour la dernière fois.

Emilie, effrayée par cette exclamation, regarde involontairement sur le lit, et ne vit que la sombre couverture. Dorothée fut forcée de s’appuyer sur le lit, et quelques larmes vinrent la soulager.

— Ah ! reprit-elle après avoir pleuré, j’étois là, pendant cette nuit terrible ; je tenois la main de madame ; j’entendis ses dernières paroles ; je vis toutes ses souffrances : c’est-là qu’elle mourut dans mes bras.

— Ne vous livrez pas à ce souvenir, dit Emilie ; sortons d’ici : montrez-moi le tableau dont vous m’avez parlé, si cela ne vous afflige pas trop.

Il est dans l’oratoire, dit Dorothée, en montrant une petite porte à la tête du lit. — Elle l’ouvrit, et Emilie, avec la lumière, entra dans le cabinet de la marquise.

— Hélas ! la voilà, mademoiselle, dit Dorothée en montrant un portrait ! la voilà bien ! Voilà comme elle étoit en arrivant