Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/165

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figure, et lui demanda si elle se trouvoit mal.

Allons-nous-en, dit Emilie d’une voix foible, l’air de ces chambres n’est pas sain. Mais, quand elle voulut s’éloigner, elle pensa qu’il faudroit traverser l’appartement où avoit paru le fantôme qui l’avoit effrayée ; sa terreur augmenta, et trop foible pour la soutenir, elle s’assit sur un côté du lit.

Dorothée ne la croyant affectée que des réflexions qu’elle faisoit sur la terrible catastrophe arrivée en ce lieu, travaillait à la ranimer. Cependant elle s’assit près d’elle, et commença le détail de quelques autres particularités, sans songer qu’elle alloit augmenter l’émotion d’Emilie, et uniquement occupée de l’intérêt que ces détails avoient pour elle. Un peu avant la mort de madame, dit-elle, et quand les douleurs furent passées, elle m’appela, et me tendit la main. J’étois justement là où le rideau tombe sur le lit. Comme son regard m’est présent ! La mort y étoit ! Je crois encore la voir. Elle étoit là, madame ; son visage étoit appuyé sur l’oreiller que voilà. Ce drap noir n’y étoit pas alors ; on ne l’y mit qu’après sa mort, son cercueil fut déposé dessus.

Emilie regarda entre ces rideaux obscurs,