Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/176

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tement ; un corps pesant frappa contre la porte, et la violence du coup faillit l’ouvrir. Elle appela pour savoir ce que c’était, on ne lui répondit point ; mais, par momens, elle entendoit des gémissemens sourds. La frayeur la priva d’abord de l’usage de ses facultés ; mais quand ensuite elle entendit des pas dans la galerie, elle appela encore plus haut. Les pas s’arrêtèrent à sa porte ; elle distingua les voix de quelques servantes, et toutes sembloient trop occupées pour pouvoir répondre à ses cris. Annette entra cependant pour prendre de l’eau ; Emilie comprit alors qu’une des servantes se trouvoit mal ; elle la fit apporter chez elle, et travailla à la secourir. Quand cette fille eut recouvré la voix, elle affirma qu’en montant l’escalier, pour aller à sa chambre, elle avoit vu un fantôme sur le second quarré. Elle tenoit, disoit-elle, sa lampe fort bas, à cause du mauvais état des marches. En relevant les yeux, elle avoit vu le revenant. Ce fantôme d’abord étoit resté immobile dans un coin, puis s’étoit glissé dans l’escalier, et s’étoit enfin évanoui à la porte de l’appartement qu’Emilie avoit visité dernièrement. Un son lugubre avoit succédé à ce prodige.

— Le diable, sans doute, ajouta Doro-