Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/22

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couvert des feux du soleil, descendoit jusqu’à la mer.

Emilie et Dupont redevinrent peu à peu silencieux et pensifs. Annette étoit joyeuse et babillarde. Ludovico étoit fort gai, sans oublier les égards qu’il devoit à ses compagnons de voyage. Le repas fini, Dupont engagea Emilie à tâcher de goûter le sommeil pendant l’extrême chaleur. Il conseilla aux domestiques d’en faire autant, et proposa de veiller. Ludovico voulut lui en épargner la peine. Emilie et Annette, fatiguées du voyage, essayèrent de reposer, et Ludovico fit la garde, armé de son mousqueton.

Quand Emilie s’éveilla, elle trouva la sentinelle endormie à son poste, et Dupont éveillé, mais enseveli dans ses tristes pensées. Le soleil étoit trop élevé pour leur permettre de continuer le voyage. Il étoit nécessaire que Ludovico, fatigué de tant de peines qu’il avoit prises, pût achever en paix son sommeil. Emilie prit ce moment pour savoir, par quel accident Dupont étoit devenu prisonnier de Montoni. Flatté de l’intérêt que lui témoignoit cette question, et de l’occasion, qu’elle fournissoit pour l’entretenir de lui-même, Dupont la satisfit promptement.